La Fragile

Tambourinent mes plaies fermées, refermées, recousues mais pas guéries, qui saignent encore, parce qu’il n’est qu’un besoin, celui de les laisser brailler, à défaut de pouvoir crier comme un sourd au beau milieu du monde, en fulminant sur les défis qu’il reste à relever, et tenter de laisser détonner la plénitude de soi même si c’est par la férocité. Pour croire qu’il est possible de prendre à bras le corps le risque de heurter ceux qui ne donnent à quiconque le droit de. Tambourinent les écueils des rêves arrachés aux mains d’une petite fille descendue trop tôt d’un nuage idyllique trop haut perché, et qui, à défaut d’avoir su caresser sa corde sensible, se l’est passée autour du cou, tout ça parce qu’elle croyait que ça faisait joli. Non seulement, c’était pas un joyau, mais ça défigurait son amour-propre. Tenter de laisser fleurir l’exactitude de soi même si c’est en jetant des pavés dans la mare des vilains canards...De ceux qui, en voulant dicter des lois, n’ont eu de cesse de terroriser ma vulnérabilité par leur virulence.

A semer la distance, on récolte la méfiance.

Tambourinent mes bouts de vie fièrement tenus en laisse, celle qu’hélas je n’ai pas su tenir, et découvrir une intégrité qu’on délaisse, juste par manque de compassion. La dureté me chiffonne, la dureté m’emprisonne. L’inclémence du regard intraitable stérilise l’égard et rogne la confiance. Tenter d’avoir l’impolitesse, même maladroitement, de dire non à tout ça, juste parce que dire non, c’est choisir de respirer. Tenter d'avoir l'indélicatesse, même pesamment, de tourner les talons à ces défiances, parce que les trahisons savent toujours, avec l'art et l'adresse qui font le mal, couper l’élan de vie, couper les relents d’envie.

Toute forme de méchanceté, vibrante ou pernicieuse, restera sur le pas de ma porte.
Je ne la mérite pas.

Comments

[Faits Divers]

Tambourinent mes morceaux de rêves, dégringolés des nuages, plein de poussières des jours et des lunes...
Faire confiance à la neige...

[Paulita]

(...)

Ay Cerisette, j'ai tes mots qui rentrent dans mon âme...

Je les prends et je le trouve tellement juste.

Quelle sagesse d'en arriver là. Moi je cours derrière...

C'est à moi te dire : gracias.