Murmures
Comme ma pensée, qui se nourrit de rêves vaporeux et d'un réel fertile se fige, troublée, lorsque je devine la silhouette de tes doigts magiques parcourir les sillons apprivoisés de ma peau conquise et ensorcelée,
Comme mes mains gracieuses se font fébriles et élancées lorsqu’elles effleurent les lignes douces et onctueuses de tes courbures qui fondent, alanguies, sous mes frissons ardents,
Comme mon corps tremble imperceptiblement lorsqu’à ton approche, mon coeur insatiable tressaille à chaque fois à l’idée de revoir ton visage langoureux se refléter dans mes yeux assoiffés, de goûter à l'incroyable profondeur de ton regard sombre et captivant qui se déchaîne sur nos émois bouillonnants,
Comme mon oreille se fait minutieuse et pétulante lorsque tu sublimes les mots en les habillant d’un raffinement suprême, que tu les taises ou que tu les chuchotes, que tu les dépeignes de ton mystère, de ton mutisme et que tu les fasses éclabousser hardiment en artiste humble et intarissable sur les rives de ma vie,
Comme tes silences morcelés d’éloquence et de noblesse font vibrer l’écho de la fièvre jusque dans les replis insondés de mon âme, comme s’ils ne s’adressaient qu’à moi, comme si nous avions tout oublié du reste du monde après nous être voracement imprégnés de chaque frémissement de l'essence de l'autre,
Comme l'étoffe de tes étreintes fait déferler en moi un souffle crucial et palpitant de vie lorsque tu me dictes que nous sommes là en ces instants sacrés, rien que pour offrir à l'autre une présence d’exception, pour n'être plus qu'un rayon d'envergure à flamboyer, splendide, autour de son seul regard, si intense et pourtant si impalpable,
Comme le lien qui nous unit se fait pure flamme, halo de lumière éthérée...
Comme le lien qui nous unit se fait pur désir d'âmes...
Comme le lien qui nous unit se fait...
Immaculée respiration...
[ Tu vois, je pars, mais je pense à toi... ]