Tu me diras...
Tu me diras si les paroles que tu déposes silencieusement en moi
Et qui résonnent inlassablement comme des carillons d’émois
Sont d'illustres et fragiles pétales de fougue et de délicatesse,
Qui font de moi une distinguée et comblée maîtresse
Tu me diras si les sons que tu entends au-delà de nos voix
T’inspirent la vie de leur bruissement, d’un appétissant élan
Tu me diras si le regard vif et affûté que tu portes sur le monde
Sont des secrets épicés vers ce qui gît en latence au fond de toi
Une porte grande ouverte vers ce qui ébauche furtivement ta foi
Celle qui te semble irréelle et dénuée de fondement et de profondeur
L’impénétrabilité des liens subtils et fertiles qui à jamais demeurent
Saisissons-nous de l'incroyable inconsistance de l'invisible
De la véhémence du sentiment d'ignorance passé au crible
Pour tenter d’étendre un soupçon de grâce et d’indulgence
Sur les voiles imparfaits de nos individualités hautes en couleur
Sur les emblèmes intrépides et désinvoltes de nos affres et douleurs
J’ai faim de dire, de réussir, la tête pétrie de flambantes étoiles
A me tendre, tendre, vers ces mots que tu ne prononces pas...des fleurs
A saisir ce qui entre nous ne se dit pas, pour ne pas briser nos lois intérieures
J'entends, je marche, j'avance un peu sur ton chemin, je hisse nos voiles