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Conjugaison
Comment se départir du seuil que la désespérance installe sur les rebords isolés de ce que nous tentons d'être ? L'ironie du sort se vante de ses guerres flamboyantes mais exulte pourtant en nous des leçons incommodes qu'il nous propose. La vie ne s'efface pas un seul instant devant ce que captent les doigts, même si la conscience d'un regard aiguisé s'enfuit parfois dans les nuées de l’oubli. Ma tête me parle, et je l'écoute trop. Les pensées s'entrechoquent dans un monde clos où elles virevoltent toujours dans le même sens. Elles s'emprisonnent. Elles m'incarcèrent. Mon coeur m'inspire, et je l'écoute aussi. Sensations et sentiments s'impriment et exaltent la dimension de mon être. Ils me déployent. Excessivement parfois. Jusqu'à me blesser. Me jeter en pâture. Son infinie substance se tapit dans une ombre bienveillante. Elle me protège. Mon âme veille sur moi, à l’heure où sa présence indivisible ressemble à une toile de fond trop vaporeuse. Elle danse. Je ne parviens parfois pas à la saisir mais elle, elle sait où elle va. Je rejoins les sentiers accueillants des envies légères qui font lâcher les résistances, je témoigne de ma vie, un pied dedans, un pied dehors, pour ne pas me laisser happer par le tourbillon des perspectives trop bordées. L'accroc se fait mortel lorsqu'on l'épie sans relâche. Il devient réalité et vérité lorsqu'il retrouve sa juste place. Et chaque jour se fait commencement...
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