La ritournelle du réel
Elle mangeait un bout de ciel
Comme pour se débattre avec l’invisible.
A chaque main tendue
Elle n’était que perception de l’impalpable.
Et toutes ces chaleurs humaines
Sont, elles aussi, restées dissonantes.
Des bras et des caresses
Comme un halo trop vague, du vernis écaillé
Pour tenter de lui faire oublier
Que l'inattention empoisonne
Que l’indifférence tue
Un peu plus chaque jour encore.
Criant éperdument sa profondeur
Elle s'est frottée à la perplexité
De l’Homme à l’oeil fermé
Et aux allures étranges
De ses paradoxes ignorés.
Elle se dorait d’un seul morceau de soleil
Rêvant qu’elle ne s’y brûlerait jamais
Derrière ses larmes démasquées.
Mais à chaque nouvelle aube, elle renaît,
Et c’est pourtant triste
Car nul ne la reconnaît
Dans ses eaux troubles
Et ses nages désespérées
Où l’ombre avale parfois son étincelle.
Parce qu’il faut s’être cassé l'âme
Sur la solitude
Pour arriver à croiser son propre reflet
Dans le miroir.